Introduction
Jérôme Libeskind
Bonjour à tous et à toutes, et bienvenue à cette journée consacrée au nouveau recensement agricole 2020, dont nous
allons vous présenter tous les chiffres et toutes les nouveautés. Auparavant, je laisserai la parole à Monsieur le ministre
de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire, Marc Fesneau, qui nous fait le plaisir d’être avec nous ce matin.
Marc Fesneau
Bonjour à tous et à toutes. Je vous remercie pour votre présence nombreuse, malgré les contraintes de transport qui
prouvent votre motivation. Je vous souhaite la bienvenue au ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire,
pour ce colloque sur le recensement agricole et sur les tendances et les enjeux de l’agriculture française. Il s’agit d’un
moment important de présentation des résultats de ce recensement réalisé en 2020. À ce titre, je voudrais remercier
tous ceux qui l’ont permis, les équipes nationales comme les équipes régionales ou locales, qui permettent d’avoir une
vision aussi fine que possible des grandes tendances agricoles.
Réalisé tous les dix ans, le recensement nous donne une photographie fine et précise de l’agriculture française, dans toute
sa richesse et sa diversité. Il permet, en lien avec les travaux antérieurs, de visualiser les grandes tendances. L’objectif
de ce colloque est justement de s’approprier cette photographie et ces dynamiques.
Il nous faut également confronter ces tendances passées aux enjeux du monde actuel. Que souhaite-t-on comme
agriculture pour le futur ? Comment s’adapter aux nouvelles contraintes, climatiques ou énergétiques ? Quels sont les
leviers de la résilience pour nos exploitations ?
Les différentes crises auxquelles nous avons dû et continuons de faire face ont remis sur le devant de la scène les
questions d’agriculture et d’alimentation, la question de l’approvisionnement durant la crise sanitaire, la question de la
disponibilité en engrais et en intrants au début de la guerre en Ukraine, les questions des prix des denrées alimentaires
et des choix de consommation, notamment pour les ménages les plus défavorisés, et la question des impacts du
dérèglement climatique sur les productions françaises, avec cette année des épisodes de gel, de grêle et de sécheresse,
qui ont marqué les esprits.
Ces sujets nous interrogent sur notre capacité à produire et à nourrir la population française, alors que certains nous
rappellent que la nourriture peut devenir une arme. L’agriculture de demain doit intégrer ces défis et se mettre en capacité
d’en relever d’autres. Nous devons agir pour assurer la pérennité de notre agriculture et garantir notre souveraineté
alimentaire.
Pour cela, il faut commencer par assurer la pérennité des exploitations en place et le renouvellement des générations.
Il faut donc avant tout assurer la juste rémunération de nos producteurs. Trop longtemps, le bon prix a été le bas prix.
Ce paradigme ne peut plus durer. Le bon prix est celui qui rémunère au juste prix nos agriculteurs.
Il faut aussi sécuriser l’accès à diverses ressources, notamment l’eau, indispensable et précieuse dans le contexte du
dérèglement climatique.
Il faut enfin améliorer la résilience de notre agriculture face aux aléas climatiques, sanitaires, économiques et énergétiques.
Nous devons permettre à notre agriculture de s’adapter à tous ces défis.
Le Pacte et la Loi d’Orientation et d’Avenir Agricoles devront y contribuer. Il s’agit de garantir la souveraineté alimentaire
de la France en assurant le renouvellement des générations et en mobilisant ce renouvellement pour accélérer la transition
climatique et agro-écologique. Le pacte traitera ainsi des quatre axes indiqués par le président de la République, à savoir :
orientation et formation ; installation et transmission ; innovation et adaptation face au changement climatique ; avec
l’appui de l’enseignement agricole, qui y tient une place prépondérante.
L’agriculture a changé depuis le recensement 2010 et changera encore d’ici 2030. Nous devons justement regarder
ce qui s’est passé depuis 2010 et ce qui va se passer dans les dix prochaines années. Nous devons accompagner cette
évolution, ce qui suppose de connaître précisément notre agriculture, ses spécificités, sa diversité, son évolution et ses
tendances profondes, qu’elles soient économiques, géographiques ou sociales.
Les questions que vous traiterez aujourd’hui se trouvent donc au cœur de la concertation et de l’ambition que je porte,
pour la future loi d’orientation et d’avenir pour le renouvellement des générations. Les tables rondes auxquelles vous
assisterez porteront ainsi à la fois sur les agriculteurs, les exploitations et les territoires où elles sont installées.
Cette journée, je n’en doute pas, sera particulièrement riche. Je remercie d’avance les intervenants et les animateurs
de nous apporter leurs éclairages et leurs diagnostics.
Jérôme Libeskind
Merci beaucoup, Monsieur le Ministre. Toute la journée, nous essaierons en effet de tirer les leçons de cette photographie
de notre agriculture, afin de savoir si certains constats nécessitent une attention particulière, mais aussi de savoir ce
que l’on fait et fera. Tout au long de la journée, que vous soyez en salle ou en ligne, vous pourrez d’ailleurs poser des
questions. Cette interactivité contribuera à rendre cette journée plus riche.