Les performances économiques des exploitations en agriculture biologique en 2020

L’agriculture biologique s’est fortement développée en France, tant côté production que consommation. À ce jour, plus de 60 400 exploitations toutes tailles confondues sont engagées dans une démarche de production dite biologique (soit 14 % des exploitations), un nombre multiplié par 2,5 en 10 ans. Ce dossier propose une analyse des performances économiques de l’agriculture biologique en 2020, en les mettant en regard de celles des pratiques conventionnelles. Il se concentre sur les exploitations de France métropolitaine

Nicolas Devauvre, SSP

 

Ce dossier propose une analyse des performances économiques de l’agriculture biologique en 2020, en les mettant en regard de celles des pratiques conventionnelles.
Il se concentre sur les exploitations de France métropolitaine d’une certaine taille économique, celles dont le chiffre d’affaires annuel dépasse les 82 800 euros (et qui donc sont imposées au régime réel agricole), soit 18 000 exploitations totalement converties à l’agriculture biologique et 184 000 exerçant totalement en agriculture conventionnelle.
Ces quelques 200 000 exploitations représentent plus de la moitié des exploitations et plus des trois quarts des surfaces et des cheptels.

Les exploitations en agriculture biologique (AB) ont une taille moyenne inférieure aux exploitations en agriculture conventionnelle. Elles recourent souvent à des circuits courts de commercialisation (une sur deux), notamment à la vente directe de leur production (une sur dix).

De plus petite taille, les exploitations en agriculture biologique perçoivent toutefois un montant moyen d’aides par structure presque équivalent à celui perçu en agriculture conventionnelle, grâce aux subventions spécifiques au secteur biologique. En dépit d’un endettement plus élevé en moyenne (les chefs d’exploitation étant notamment plus jeunes), les exploitations bio affichent généralement un niveau de rentabilité économique équivalent à celui des structures en mode conventionnel.

Quatre filières agricoles concentrent 42 % des exploitations AB : maraîchage de plein air, viticulture, élevages en bovins lait et élevages de poules pondeuses. Parmi celles‑ci, les résultats économiques rapportés à l’unité de production (hectare, vache, poule) sont bien souvent supérieurs en agriculture biologique, mais les résultats par exploitant non salarié ne le sont pas toujours car les exploitations biologiques sont souvent de taille plus petite.

Au-delà des différences de taille ou de mode de commercialisation dont il a été tenu compte ici, d’autres facteurs sont susceptibles de contribuer aux différences observées entre les modes de production (niveau de formation de l’exploitant, ancienneté de l’exploitation, etc…) et mériteraient d’être analysés en complément. En outre, les constats réalisés sur les filières spécifiquement abordées ne peuvent se généraliser aux autres productions en agriculture biologique, qui ont également leurs spécificités, liées par exemple à des contraintes agronomiques (difficultés agronomiques à conduire certaines productions en agriculture biologique) ou commerciales (problèmes de débouchés).